Après des mois de démarches administratives et de travaux, nous étions hier réunis pour célébrer ensemble la fin des travaux de l’église Saint-Martin. Et quel meilleur week-end que celui des Journées Européennes du Patrimoine pour nous retrouver ? 🤩
Nous pouvons être fiers du travail réalisé. Notre église a retrouvé de sa superbe ! Avec un projet de cet envergure, j’ai évidemment énormément de remerciements. Merci à toutes et à tous de votre présence. Merci aux artisans pour le travail réalisé et pour les ateliers. Merci à l’ensemble des financeurs pour leur soutien nécessaire. Merci à l’Abbé Bizet d’avoir participé avec nous aux différentes étapes du chantier. Merci aux agents municipaux et à Mme Dégardin, DGS. Merci aux membres du conseil municipal pour votre confiance. Merci à l’association paroissiale L’Étoile et son président Jean Renard. Merci à l’association Histopale pour le travail acharné de ses bénévoles. Merci Matthieu Mignien Photographie Montigny B. photographe pour les différents clichés durant le chantier.
Bienvenue à vous au sein de notre belle église Saint-Martin de Rinxent. Nous tenions à vous y convier pour un de ces évènements auquel le commun des mortels n’assiste généralement pas plus d’une fois dans sa vie. En effet, après la cérémonie de remontée du coq au haut du clocher, c’est aujourd’hui l’occasion de présenter à l’assemblée les 3 cloches restaurées du beffroi de l’église Saint Martin.
Souvenez-vous le 3 septembre dernier, nous étions dehors et j’avais osé quelques calembours autour de la thématique du coq.
J’avais quelques idées pour ce matin, qui pourtant sonnaient bien, mais j’ai eu peur que Monsieur Renard viennent me sonner les cloches. Il est donc grand temps pour moi de sonner là le glas de mon humour. Même si, je le reconnais, cela me donne un peu le bourdon.
Bon, un peu de sérieux s’il vous plait, nous sommes en compagnie de Madame la sous préfète, que je remercie de sa présence. Madame la sous préfète, soyez-en rassurée, j’ai normalement bien compris le concept de la loi du 9 décembre 1905, concernant la séparation de l’Église et de l’État et qui proclame entre autre la liberté de conscience. Je respecterai donc bien évidemment le principe de laïcité.
J’ai un petit message à l’attention de Monsieur l’abbé Bizet. Je tiens à vous féliciter pour avoir osé monter à nos côtés tout en haut de l’échafaudage en septembre, afin d’aller réinstaller notre coq. Alors, je tiens à être clair avec vous (et à vous rassurer) : il n’est pas prévu, à moins que réellement vous n’insistiez, de porter les cloches sur notre dos afin d’aller les réinstaller ensemble.
Revenons donc maintenant à notre église Saint-Martin et à son histoire.
Pour vous situer la construction de celle-ci, il faut savoir qu’elle succède à un édifice antérieur datant de la Renaissance. Elle s’inscrit aussi dans le contexte du XIXème siècle à la même époque où Victor Hugo publiait les Misérables en 1862, où s’érigeait la basilique de Boulogne sous l’impulsion entre autres de Monseigneur Haffreingue, où la séparation entre l’Eglise et l’Etat donc, n’avait pas encore eu lieu et où l’ère industrielle battait son plein.
Ainsi, vers 1860, le constat est formel : l’église de Rinxent devient trop petite pour y accueillir les habitants. C’est en effet l’âge d’or des usines et la population connaît un fort accroissement sur la commune. L’abbé Guche, nommé sur la paroisse et disciple de Monseigneur Haffreingue dont il est très inspiré, voit alors l’occasion de développer un projet d’agrandissement du chœur de l’ancienne église, la construction d’un transept flanqué de 2 chapelles latérales et la construction d’un beffroi à 3 cloches en 1863.
Si la réalisation de l’édifice revêt un caractère religieux, elle constitue également l’occasion de mobiliser maîtres verriers, ébénistes et artisans autour de l’architecte Debayser tout comme plusieurs familles de Rinxent dont le nom est indissociable du projet. Citons-là les maîtres de forge : Pinart, Caillot, Dewailly et Gilles mais aussi le châtelain de l’époque, Monsieur Louis de Rincquesen et le maire, Stanislas Marmin. Le projet de la nouvelle église révèle ainsi les talents d’un territoire local.
Tout ceci a néanmoins un coût déjà en cette seconde moitié du dix-neuvième siècle. Inlassable « quêteur » au sens propre du terme, l’abbé Guche s’engagera jusqu’à son dernier souffle pour le financement et la concrétisation de son projet. L’église prendra assurément un nouveau visage mais connaîtra les affres de la 1ère Guerre Mondiale, nécessitant de nouveaux travaux, qui seront subventionnés au titre des dommages de guerre en 1920. Ainsi le beffroi (girouette incluse) et les vitraux de l’église Saint Martin devront être réparés et reconstitués pour la somme de 29.890 francs.
Un siècle s’écoule entre ces travaux et le chantier de rénovation actuel dont la 2nde étape est célébrée aujourd’hui. Nous avons donc l’honneur de vous présenter les trois “bells” du jour : Louise Adilie, Julie Pauline et Marie Pauline. Après un petit bain de jouvence prodigués par les établissements Paschal de Wimereux, elles n’ont pas pris une ride et retrouveront bientôt leur habitat naturel au sein du beffroi. Toute la gamme musicale en “fa”, en “la” ou en “ut” retentira de nouveau bientôt sur la commune.
Avant de conclure et puisqu’il n’est de belle réussite que lorsqu’elle est collective, je voudrais ici remercier :
Les financeurs que sont l’Etat, la Région et le Département. Merci tout particulièrement à Madame la sous-préfète, Dominique Consille, d’être parmi nous aujourd’hui ;
La Directrice Générale des Services, Marie-Pierre DEGARDIN et son équipe, pour l’investissement sans faille et tout l’intérêt porté aux travaux du chantier de l’église ;
Les divers corps de métier mobilisés pour la rénovation et plus particulièrement aujourd’hui les établissements Paschal pour la rénovation des campanaires ;
L’association l’Etoile, avec Monsieur Renard et son équipe de bénévoles, soutien indéfectible du projet ;
Aux membres de mon équipe, avec qui, chaque jour, nous avançons dans la réalisation des projets communaux ;
À vous, Rinxentoises et Rinxentois, venus en nombre ce jour, pour célébrer cet évènement exceptionnel.
Avant de laisser la parole à Messieurs Renard et Paschal puis à Madame la sous préfète, je vous informe que Monsieur Paschal se tient à votre disposition pour répondre à vos questions au gré de vos déambulations autour de l’exposition photos du chantier de l’église.
Je salue également Monsieur Mallevaës et son équipe enseignante, qui ont déjà pu venir admirer ces trois cloches avec les élèves de l’école primaire.
Enfin, sachez que la municipalité offre le verre de l’amitié en salle des mariages à la mairie. Nous nous retrouverons donc là-bas pour échanger et fêter cette nouvelle étape du projet. Par contre, et j’en suis sincèrement désolé, il n’est pas prévu d’aller se taper la cloche ensemble après.
Nous sommes réunis aujourd’hui pour un événement très important au sein d’une commune et assez rare à l’échelle d’une vie. Un événement que nous ne sommes pas prêts de revivre … à moins de vivre encore un peu plus d’un siècle. Ou alors, à moins d’être réincarné … en choucas par exemple ! Mais ne parlons pas de volatile qui fâche, parlons surtout du volatile qui nous intéresse toutes et tous aujourd’hui : le coq.
Quand, il y a quelques mois, Monsieur Renard m’a dit “Monsieur le maire, vous allez devoir prendre votre plus belle plume pour prendre la parole mais aussi monter sur l’échafaudage pour réinstaller le coq”, je dois avouer que … je ne me sentais pas comme un coq en pâte. J’ai ainsi dû lire quelques articles afin d’être plus à l’aise ce matin avec vous. Mes proches m’ont alors prévenu “oui, c’est bon, tu t’es documenté, mais n’en profite pas pour faire le coq, sinon on va te voler dans les plumes”.
Annonceur du jour et de la fin de la nuit par son chant, batailleur, orgueilleux, conquérant et agressif, toujours en noise et turbulent : le coq ne laisse personne indifférent.
L’origine du coq sur le toit des églises semble être assez multiple. Toujours est-il que le coq, surtout en France, a une place importante du côté des symboles.
On le trouve également sur de nombreux monuments aux morts, comme celui de Rinxent. Selon Coluche, le coq serait l’emblème de la France car c’est le seul animal qui est capable de chanter … en toutes conditions. Vous comprenez que la décence et la politesse m’interdisent de citer entièrement l’humoriste ce matin.
Pour certains, le coq est aussi source de nuisances. Ainsi en 2019, Maurice, un coq domestique qui ne demandait rien à personne, s’est retrouvé mis en avant dans la presse. Un couple avait en effet déposé une plainte contre les propriétaires du gallinacé en raison de ses chants quotidiens. Fort heureusement, la propriétaire de Maurice a eu gain de cause.
En parlant de nuisances, c’est pour ces raisons que le nôtre n’était plus en haut du clocher : gêné par le bruit et la poussière des travaux, il a préféré descendre du toit afin d’aller se mettre à l’abri. Après quelques mois sur le plancher des vaches et des poules, il est temps pour lui de prendre son envol et pour nous de l’accompagner dans sa remontée, en lui souhaitant évidemment bon vent.
Sur notre plancher, notre coq n’a semble-t-il pas croisé, comme dans une des fables de Jean de la Fontaine, de renard avec qui il aurait du ruser pour ne pas se faire manger. Et c’est tant mieux pour nous tous aujourd’hui.
D’ici quelques semaines, une autre commémoration aura lieu : la remontée des cloches et avec elle, le retour, toutes les heures, de leur tintement. Bon … J’ose espérer qu’aucun riverain ne viendra déposer plainte contre ces “nuisances” à venir !
Sans vouloir passer du coq à l’âne, voici venu le temps des remerciements. Alors, aujourd’hui n’est pas encore la réception définitive de ce vaste chantier. Une cérémonie officielle sera programmée et nous inviterons les différents financeurs que sont l’État, la Région et le Département, mais je peux déjà les remercier pour leur participation, sans laquelle notre commune n’aurait jamais pu assumer l’intégralité de ces travaux.
Merci à M. Dewerdt, architecte, et aux différentes entreprises (Chevalier Nord, Maillot, Reatub, Brouard et Paschal) pour la qualité du travail effectué. Merci à Madame Dégardin et les services communaux pour le suivi administratif et le suivi de l’avancement des travaux. Merci aux élus du conseil municipal pour la validation de ce projet nécessaire pour la commune de Rinxent. Merci à Monsieur Renard, qui, fier comme un coq, gère l’association l’Étoile de main de maitre. L’équipe de bénévoles de l’église effectue du très bon travail tout au long de l’année, merci à eux.
Je vais maintenant conclure mon petit discours, puisque notre notre coq piaffe d’impatience, tout heureux de retrouver sa place et sa splendeur, afin de nouveau prendre de la hauteur et surveiller notre belle commune.
Comme vous avez pu le constater, le chantier autour de l’église se met en place. La pose de l’échafaudage se terminera autour du 10 décembre. Par la suite, les cloches seront démontées afin d’être restaurées et de créer un nouveau beffroi (la structure qui soutient les 3 cloches de notre église).
En 2022, des travaux de maçonnerie, de charpente et de couverture seront réalisés. Nous vous informerons de l’avancée de ces travaux au fur et à mesure de ce chantier. Sur les deux photos en pièce jointe de cette publication, vous pouvez voir un schéma de l’échafaudage lorsqu’il sera installé et une photo où vous pourrez constater l’ensemble des défauts de maçonnerie (en rouge).
Bien évidemment, des perturbations seront à prévoir, mais tout restera accessible. L’accès au cimetière se fera par le portail du haut ou par le parking de la mairie. Et l’entrée au sein de l’église se fera par la porte latérale et non plus par la porte principale.
Plusieurs fois durant le chantier, nous organiserons des événements autour de ce chantier, notamment pour la remise du coq et des cloches.
Voici la liste des différents lots d’intervention :
Lot 1 : restauration des maçonneries du clocher et de deux contreforts
Lot 2 : restauration des couvertures et charpentes
Lot 3 : restauration de la rosace et des deux baies du clocher
Lots 4 et 5 : dépose et remise des cloches, après restauration de celles-ci en atelier à Wimereux
Les différentes entreprises qui interviendront sur le chantier sont Reatub (échaufadage), Maillot (charpente et couverture), Chevalier Nord (maçonnerie), Brouard (vitraux) et Paschal (campanaire et paratonnerre), sous le contrôle de la Socotec. Ce chantier est piloté par l’architecte Re-Aedifica.
Pour rappel, le coût estimatif de ces travaux est 406.680 € TTC, subventionnés à hauteur de 264.045 € dont 169.450 € par l’État dans le cadre du Plan de relance, 77.650 € par le Département et 16.945 € par la Région.
Nous avons travaillé depuis de longs mois sur plusieurs chantiers à venir pour notre commune de Rinxent et ils vont enfin pouvoir avancer de manière concrète et visible !